[ Thème V ] Comment choisir un appareil auditif ? Quel est le meilleur appareil auditif ?

Par seriniti , le 10 mars 2023 - 30 minutes de lecture
quel est le meilleur appareil auditif

Cet article est le cinquième de notre thème spécial Audition / Appareils auditifs, visant à apporter des réponses complètes sur un ensemble de questions habituellement posées par nos clients et les internautes. Retrouvez les autres articles de ce thème sur le sommaire.

Pour répondre à la question « Comment choisir un (bon) appareil auditif ? » il incombe de dispenser quelques informations de base aux lecteurs, afin que ces derniers sachent comment fonctionne un appareil auditif, ce qui en fait sa qualité et quelles caractéristiques techniques retenir lors de son choix. Cela nous semble d’autant plus important que les boutiques physiques (audioprothésistes, opticiens), le web et les marketplaces (La Fnac, Darty, Boulanger, Amazon, Ali Baba) regorgent d’appareils auditifs dont les coques externes se ressemblent toutes, mais dont les prix varient de 10€ à plus de 2000€. Pourtant, le plus souvent, les caractéristiques techniques fondamentales ne sont pas précisées, laissant à l’internaute peu éclairé un choix à faire qui ne porte que sur le prix !

Nous précisons dès à présent que cet article s’adresse aux personnes concernées par une presbyacousie et non aux personnes porteuses d’un handicap auditif. Les personnes avec un handicap auditif doivent nécessairement s’orienter sur un parcours de soins traditionnel (consultation médicale ORL, prise de rendez-vous chez l’audioprothésiste, appareillage auditif personnalisé de type contour d’oreille et excellente prise en charge, comme nous l’évoquions dans notre article précédent) ; tandis que les presbyacousiques ont le choix entre un parcours de soins traditionnel (appareil auditif dit sur-mesure, vendu avec un service de suivi sur plusieurs années) ou un appareillage auditif sans ordonnance (préconfiguré, sans service additionnel de suivi), elles ont également le choix entre un dispositif auditif intra-canal et un dispositif contour d’oreille. Voilà pourquoi une clarification s’impose, à travers une explication factuelle du fonctionnement de ces appareils auditifs.

90% des personnes en situation de handicap auditif sont appareillées (prise en charge excellente) quand seulement 25% des presbyacousiques portent un appareil auditif.

Comment fonctionne le système auditif ?

Pour mieux appréhender le fonctionnement (et les limites) d’un appareil auditif, la première chose à prendre en compte est le fonctionnement du système auditif lui-même. De manière schématique, chacun de nous nait avec une moyenne de 15 000 cellules ciliées (qui se trouvent au niveau de l’oreille interne). Ces cellules sont réparties sur la base de la cochlée (la cochlée est l’organe de l’audition, en forme d’escargot). Leur rôle est de détecter la vibration sonore (captées, nous le verrons plus loin, au niveau de l’oreille externe, pavillon et conduit auditif) pour générer l’influx nerveux qui est acheminé vers le cerveau par le nerf auditif. Ces cellules ciliées sont sensibles au temps qui passe (vieillissement, presbyacousie), aux agressions sonores et pressionnelles. Les premières fréquences touchées sont les fréquences aigues car elles se situent sur la base de la cochlée, au regard de la platine de l’étrier.

Situées sur la base de la cochlée, les fréquences aigües sont fragiles et sont les premières exposées aux agressions sonores et/ou pressionnelles.

Lorsque ces cellules sont endommagées voire détruites, elles ne repoussent pas (à ce jour, bien que des recherches soient en cours, nous ne savons toujours pas faire « repousser » ces cellules) et la perte auditive est alors définitive. Pour retrouver un confort auditif, la seule solution restante est l’appareillage auditif. Quel que soit son type (appareil auditif intra-auriculaire ou appareil auditif contour d’oreille), son réglage (sur-mesure sur ordonnance ou préconfiguré sans ordonnance) ou son prix (de 10€ à plus de 2000€), un appareil auditif est un amplificateur de sons, c’est-à-dire un dispositif qui va venir amplifier les sons sur les fréquences auditives perdues avec la destruction des cellules ciliées. Comprendre ce point est fondamental, car c’est accepter l’idée qu’un appareil auditif est une solution imparfaite qui ne vous rendra jamais l’audition de vos 20 ans. C’est également accepter l’idée qu’un temps d’adaptation sera peut être nécessaire pour certaines personnes. Lorsque cette information est clairement exprimée auprès de l’utilisateur, l’éventuelle déception qu’il pourrait ressentir est mieux comprise.

Comment fonctionne un appareil auditif ?

Tous les appareils auditifs fonctionnent de la même façon. Ils se composent d’un microphone (qui capte les sons c’est-à-dire les vibrations sonores extérieurs), d’un amplificateur (qui analyse le signal acoustique et ajuste l’amplification en fonction de l’environnement sonore), d’un écouteur (qui restitue les sons amplifiés ou signal sonore dans le conduit auditif). Un appareil auditif fonctionne avec une pile (cas des petits appareils comme les intra auriculaires) ou peut être rechargé (cas des appareils auditifs plus gros, comme le contour d’oreille).

Le microphone

Le microphone est situé sur la coque externe de l’appareil auditif. Ainsi, dans le cas d’un appareil auditif de type contour d’oreille, le microphone est placé derrière l’oreille (derrière le pavillon de l’oreille) tandis que sur un appareil auditif de type intra-auriculaire, le microphone est placé à l’entrée du conduit auditif. Ce point est d’une grande importance. Pourquoi ? Car un appareil contour d’oreille (qui « contourne » par définition, l’oreille) ne fait pas usage du pavillon de l’oreille tandis qu’un appareil auditif intra-auriculaire en fait usage. Or l’oreille est un amplificateur anatomique (le pavillon et le conduit auditif ont la forme d’un cornet, comme celui du Professeur Tournesol). Au niveau de l’oreille externe, c’est le pavillon qui – par sa forme et ses replis – capte, spatialise et amplifie naturellement les ondes sonores qui sont ensuite guidées au tympan par le conduit auditif.

Mieux comprendre la différence entre un appareil auditif contour d’oreille (à gauche) et un appareil intra-auriculaire (à droite).

Quelle conséquence ?

Dans le cas d’un appareil auditif de type contour d’oreille, le microphone est nécessairement directionnel, afin de pouvoir se focaliser sur les sons qui viennent de l’avant. Sans cela, étant placé derrière l’oreille, les sons captés seraient ceux situés derrière l’individu. Or quand quelqu’un nous parle, il nous parle bien souvent en étant face à nous. Il est également à noter qu’ainsi exposé à l’air libre, le microphone d’un appareil auditif contour d’oreille est soumis au bruit du vent : en plus d’être directionnel, il doit donc intégré un système de réduction du bruit du vent. Dans le cas d’un appareil auditif de type intra-auriculaire, le microphone n’a pas à être directionnel – vous l’aurez compris – car, placé à l’intérieur du conduit auditif, il fait naturellement usage de l’oreille externe. Un appareil auditif intra-auriculaire est naturellement omnidirectionnel, c’est-à-dire qu’il capte les sons venant de toutes les directions (grâce à l’utilisation du pavillon de l’oreille). D’autre part, le microphone étant abrité dans le conduit auditif, il n’est pas soumis au bruit du vent.

Enfin, ajoutons que les microphones sont produits à la chaine. Tous les appareils auditifs sont équipés avec un même type de microphone : les miniatures électret, développés initialement pour l’espionnage américain. Ils sont une retombée civile des recherches militaires. Ces microphones sont équipés de deux entrées décalées qui permettent de créer un effet directionnel : les sons graves sont alors davantage filtrés (diminués) tandis que l’effet directionnel est observé sur une certaine plage de fréquences. Néanmoins, de leur qualité intrinsèque dépend la qualité de la prothèse auditive, le microphone en étant un élément fondamental. À cet égard, il est recommandé aux utilisateurs de s’orienter sur des appareils auditifs qui disposent de la norme CE, validant la qualité de ce composant.

L’amplificateur

L’amplificateur amplifie et transmet le son. Il est au cœur de la qualité d’un appareil auditif, quelque soit son type (contour d’oreille, intra-auriculaire, sur-mesure, préconfiguré). Ces dernières années, les amplificateurs ont connu de nombreux progrès techniques. Les appareils auditifs numériques d’aujourd’hui ne diffèrent de ceux (analogiques) des années 70-80 que par le pré-ampli : on y trouve maintenant un convertisseur et un processeur. Les performances des appareils d’aujourd’hui sont très proches de celles des analogiques d’hier. L’amplificateur se définit par son gain (en dB) calculé en chaîne de mesure. Le gain est le rapport de la tension de sortie à la tension d’entrée, il est réglable par un potentiomètre. On exprime le gain en courant ou en puissance. Par souci de qualité, nous préconisons également de s’orienter sur des appareils auditifs porteurs du label CE.

L’écouteur

L’écouteur se place directement dans le conduit auditif, pour de plus grandes performances (proximité tympanique). Il traduit le signal électrique en signal acoustique. Pour les appareils auditifs porteurs du label CE, il n’y a qu’un seul type d’écouteur, quel que soit l’appareil auditif ou quelle que soit la marque. L’écouteur est très petit : c’est le maillon faible de l’appareil auditif. Pour obtenir une performance satisfaisante, les écouteurs sont de type électromagnétique. Cependant, la bande passante reste étroite, accidentée car la membrane métallique est l’objet de nombreuses résonnances. L’écouteur peut apporter des déformations au signal sonore, particulièrement sur les fréquences graves (on parle de distorsions harmoniques), ce qui n’est généralement pas ressenti sur des appareillages pour la presbyacousie (la perte auditive étant majoritairement sur les fréquences aigües).

Les autres composants électroniques

Une prothèse auditive contient également :

  • Un potentiomètre, qui permet le réglage manuel (par l’utilisateur) du volume de l’amplification ;
  • Un commutateur, qui permet la mise à l’arrêt ou la mise en fonctionnement de l’appareil auditif. Potentiomètre et commutateur peuvent être réunis en une seule molette sur certains appareils auditifs.

Ces deux composants ne sont pas garants de la qualité d’une prothèse auditive mais de sa facilité de prise en main par l’utilisateur, particulièrement dans le cas des appareils de type intra-auriculaires, car ils sont très petits.

Un mot sur la coque externe

De nombreuses personnes s’étonnent d’une telle variation de prix entre les appareils auditifs alors même qu’extérieurement ils semblent similaires. Cette comparaison est simpliste. Pour l’illustrer, donnons l’exemple suivant : cela reviendrait à considérer qu’un verre d’eau et qu’un verre de vodka sont la même chose, les deux liquides étant transparents ! La réalité est pourtant bien différente et il est sage de rappeler ici que ce qui fait la qualité d’un appareil auditif n’est pas la coque externe mais bien les composants électroniques embarqués dans cette coque et dont la qualité est certifiée par la norme CE. Les coques externes sont, pour la très grande majorité d’entre elles, fabriquées en Chine et exportées ensuite dans le monde, auprès des fabricants de prothèses auditives. En France, la production de cette coque est difficile, même avec une imprimante 3D, car la petitesse et l’interconnexion des éléments embarqués avec les éléments de la façade externe de l’appareil auditif rend cette production périlleuse auprès de sociétés dont le savoir-faire n’est pas celui-ci. Lorsque vous choisissez un appareil auditif, ne vous fiez donc pas à la coque externe, mais bien aux caractéristiques techniques de ce dernier (souvent manquantes, malheureusement) et au label CE.

Comment choisir un appareil auditif ?

Nous rappelons que cet article est destiné aux personnes concernées par une presbyacousie et non à celles en situation de handicap auditif. Nous avons évoqué, dans notre article précédent, que les presbyacousiques avaient le choix entre un appareil auditif traditionnel (dit « sur-mesure ») et un appareil auditif préconfiguré. Le premier n’est délivré que par des audioprothésistes sur prescription médicale, tandis que le second est en vente libre. Découvrons ces deux possibilités.

Le choix d’un appareil auditif via un parcours de soins « classique »

Le parcours de soins dit « classique » est celui dans lequel une personne qui entend mal décide (dans 42% des cas sous la pression de son entourage) de consulter un médecin ORL, qui procédera à un bilan audiométrique. Rappelons à cet égard que la loi interdit formellement aux audioprothésistes de prospecter la clientèle par la promesse d’un bilan auditif gratuit. Agissant ainsi, l’audioprothésiste se substituerait alors au médecin (pratique illégale de la médecine) et pourrait être « tenté » de majorer la perte auditive de l’individu pour, ensuite, l’orienter vers un appareil auditif plus onéreux : il est de bon sens de rappeler que nul ne peut être juge et parti. Si la perte auditive sur les fréquences aigues est supérieure à 30dB, le médecin ORL, seul habilité à réaliser un examen audiométrique, prescrira un appareillage auditif unilatéral (sur une oreille) ou bilatéral (sur les deux oreilles). L’individu, à partir de cet instant, aura le choix entre s’appareiller chez un audioprothésiste ou faire l’acquisition d’un appareil auditif préconfiguré (sans ordonnance). Nous prenons ici le cas d’un appareillage chez l’audioprothésiste.

Au regard de l’audiogramme ORL que le patient présentera à l’audioprothésiste, celui-ci est tenu de lui proposer un appareil auditif conforme à ses besoins en termes d’audition et d’esthétisme. Il est important de préciser, sur ce sujet, plusieurs points :

  • Dans l’appareillage de la presbyacousie, le patient a le choix entre un appareil auditif de type contour d’oreille ou un appareil auditif de type intra-auriculaire, les deux convenant parfaitement à cette perte auditive. Le patient doit être informé de cela, afin de faire valoir sa préférence esthétique. A ce jour, il n’existe aucune contre-indication au port d’un appareil auditif intra-auriculaire. Si, aujourd’hui, 80% des ventes mondiales de prothèses auditives sont des appareils de type contour d’oreille, cela ne signifie pas, en aucun cas, une préférence des individus pour ce type d’appareil auditif (rappelons que moins de 25% de la population mondiale est appareillée et que l’une des premières raisons au rejet de l’appareil auditif est le critère esthétique et la « peur de faire vieux »), mais bien d’une orientation préférentielle de certains professionnels du secteur sur ce type d’appareil auditif. De nombreuses études démontrent, par ailleurs, une préférence des utilisateurs pour les appareils de type intra-auriculaires, qui – utilisant l’oreille – permettent une amplification et une restitution plus naturelle des sons tout en étant d’une grande discrétion (positionné dans le conduit auditif). L’orientation préférentielle des patients par certaines enseignes peu scrupuleuses a été plusieurs fois pointée du doigt dans une étude de l’UFC Que Choisir (datée de septembre 2015, se référer à notre article précédent) et par une étude de 60 millions de consommateurs (datée de septembre 2022, se référer à notre article précédent).
  • Il semble également important de rappeler qu’une personne presbyacousique est parfaitement éligible aux appareils auditifs de CLASSE I (en France, il s’agit de l’offre du RAC0) : cette offre, pensée pour eux, doit obligatoirement être mentionnée sur le devis. L’étude précédemment évoquée de 60 millions de consommateurs pointe, à cet égard, une orientation préférentielle des patients vers des appareils auditifs de CLASSE II (qui ne rentrent pas dans l’offre du RAC0) et une omission de cette offre RAC0 au devis.

Concernant les caractéristiques techniques à prendre en compte dans le choix d’un appareil auditif, nous les évoquons dans le paragraphe ci-dessous : en effet, dans un parcours de soins traditionnel, c’est – comme nous l’avons mentionné – l’audioprothésiste qui « conseillera » le client et ce dernier n’aura alors pas nécessairement accès aux informations techniques de l’appareil. C’est pourquoi, sur ce cas, il nous semblait intéressant de rappeler quelques fondamentaux :

  • Faire réaliser un audiogramme chez un médecin ORL et non chez un audioprothésiste,
  • Faire valoir votre critère esthétique (intra ou contour),
  • Essayer un appareil du RACO (CLASSE I).

En revanche, lors du choix d’un appareil auditif préconfiguré, le client devra s’en référer à la fiche technique du produit en question puisqu’il choisira seul son appareil : c’est pourquoi nous détaillons ci-dessous, dans le cas concerné, les caractéristiques importantes à prendre en compte dans ce choix.

Le choix d’un appareil auditif préconfiguré

Un essai clinique américain, réalisé en double aveugle et contrôlé par un test placebo vante les mérites de l’appareillage auditif préconfiguré pour compenser la presbyacousie. Au regard de la pluralité de l’offre, de la diversité des prix et afin de s’assurer de choisir un appareil auditif de qualité, certaines caractéristiques techniques sont à prendre en compte. Nous les détaillons ci-dessous.

Le type d’appareil auditif : intra-auriculaire ou contour d’oreille ?

Comme nous l’avons vu précédemment, ces deux types d’appareil auditif conviennent. Le choix est donc le fait de l’utilisateur, en fonction de ses critères esthétiques et de ses éventuelles difficultés de prise en main.

Quelques mots sur l’appareil auditif contour d’oreille

Dans le cas d’un appareil auditif de type contour d’oreille, le micro est placé derrière le pavillon de l’oreille, ce qui a plusieurs conséquences :

  • Un délai dans la restitution du son qui, capté depuis l’arrière de l’oreille, est acheminé dans le conduit auditif via un tube qui passe au-dessus du pavillon, entrainant un délai entre le son capté et le son restitué : pour harmoniser ce délai sur les deux oreilles, un appareillage bilatéral est recommandé ;
  • Une exposition du micro aux bruit du vent : il faudra être vigilant à ce que l’appareil intègre un système de réduction du bruit du vent ;
  • Un pavillon de l’oreille non utilisé (oreille contournée) : il faudra être vigilant à ce que l’appareil intègre un système de micro directionnel (ce qui est aujourd’hui le cas de tous les micros des appareils disposant de la norme CE). D’autre part, pour optimiser la spatialisation des sons, l’appareillage bilatéral (sur les deux oreilles) est également recommandé.

Le (mini) contour d’oreille est relativement gros : sa prise en main et sa manipulation sont donc plus aisées qu’avec un appareil intra-auriculaire et, de ce fait, il convient mieux pour des personnes ayant une dextérité manuelle réduite ou des problèmes de mobilité d’épaule. D’autre part, par sa taille, le contour d’oreille intègre bien souvent la technologie rechargeable, ce qui peut être un plus pour les personnes ayant une mauvaise vision et donc des difficultés potentielles à glisser une petite pile dans un petit appareil auditif.

En termes de discrétion et de confort de port, si vous avez une coupe de cheveux longue ou mi-longue, le contour d’oreille sera caché par vos cheveux et donc relativement discret. Un inconfort pourra cependant être ressenti, en fin de journée, si vous portez déjà des lunettes, les branches de celle-ci ajoutées au port du contour d’oreille pesant, à la fin de la journée, sur le pavillon de l’oreille. Il s’agit ici d’un ressenti de l’utilisateur.

Quelques mots sur l’appareil auditif intra-auriculaire

L’appareil auditif intra-auriculaire utilise, quant à lui, l’oreille (pavillon et conduit auditif) et se positionne en proximité tympanique : il est donc très discret et permet une restitution naturelle des sons. La spatialisation des sons est optimale, car le pavillon joue ici pleinement son rôle. D’autre part, la restitution des sons est immédiate (proximité tympanique), ce qui permet un confort auditif même dans le cas d’un appareillage auditif unilatéral (sur une seule oreille). Le micro étant abrité dans le conduit auditif, il n’y a pas de souci lié à l’amplification du bruit du vent.

Quelques bémols à prendre en compte, cependant. Par sa position intra-canal, il y a un phénomène d’effet Larsen à l’introduction dans le conduit auditif. Ce phénomène est normal, ne dure que quelques secondes et se produit même si l’appareil dispose d’un système anti-Larsen, l’utilisateur doit en être informé. D’autre part, l’oreille étant une caisse de résonnance, le port d’un intra-auriculaire pourra nécessiter quelques jours d’adaptation, pour s’habituer au ressenti d’avoir un dispositif dans l’oreille d’une part mais également au phénomène de résonnance. Soumis à l’humidité du conduit auditif et au cérumen, qui se dépose sur la sortie des sons, l’entretien d’un appareil auditif intra-auriculaire doit être quotidien, après chaque utilisation. Enfin, de petite taille, il faut informer l’utilisateur sur la nécessité d’avoir une bonne dextérité manuelle pour la prise en main et le changement de la pile (une fois par semaine).

L’amplification de l’appareil auditif

La gêne auditive se fait ressentir lorsqu’elle est égale ou supérieure à 30dB sur les fréquences aigues. C’est également à partir de ce seuil de perte auditive que le médecin ORL prescrit un appareillage auditif. Pour compenser cela, l’utilisateur doit privilégier un appareil auditif dont l’amplification est supérieure à 30dB. Les appareils auditifs préconfigurés vendus en pharmacie sont, par la Loi, limités à une amplification maximale de 20dB : ils ne peuvent convenir que dans le cas d’une primo-presbyacousie ou d’un simple inconfort ponctuel. Les appareils auditifs qui amplifient à plus de 20dB sont vendus sur Internet (se référer aux caractéristiques des produits et à la norme CE), chez les opticiens indépendants et dans certaines enseignes paramédicales.

Quelques mots sur l’appareil auditif contour d’oreille

Dans le cas d’un appareil auditif de type contour d’oreille, il faut prendre en compte le positionnement de l’appareil, derrière l’oreille. Ainsi placé, nous l’avons vu, ce dispositif se prive des caractéristiques du pavillon de l’oreille, qui capte et amplifie les sons : l’amplification d’un appareil auditif de type contour d’oreille doit donc être supérieure à celle d’un intra-auriculaire et peut varier de 30dB à 40dB pour des appareils de qualité visant à compenser une perte auditive presbyacousique légère à modérée (jusqu’à 90dB, limite du handicap auditif).

Quelques mots sur l’appareil auditif intra-auriculaire

À l’inverse du contour d’oreille, l’appareil auditif intra-canal fait usage du pavillon de l’oreille, qui contribue à amplifier les sons. Ainsi, avec ce type de dispositif, le confort auditif est immédiat et l’effet stéréo présent même avec un appareillage unilatéral (une seule oreille). Privilégiez des appareils auditifs avec un spectre d’amplification large (de 10dB à plus de 30dB), qui couvriront ainsi l’ensemble des pertes auditives presbyacousiques légères à modérées.

Le nombre de canaux de fréquences

Le nombre de canaux de fréquences d’un appareil auditif est le grand argument de certains professionnels du secteur qui, misant sur l’ignorance des consommateurs en la matière, tendent à les orienter préférentiellement sur des appareils auditifs avec de nombreux canaux de fréquences en dénigrant aisément les appareils auditifs ayant moins de canaux de fréquences. A ce sujet, rappelons simplement les sages propos de Phonak (groupe Sonova, l’un des leaders mondiaux de l’appareillage auditif) : « certains modèles d’appareils auditifs ont désormais 12 canaux de fréquences quand les appareils haut de gamme d’il y a quelques années n’en comptaient que 10 (…) Ce qui compte n’est pas le nombre de canaux de fréquences mais le besoin de l’utilisateur, auquel il faut savoir répondre. »

Il est grand temps de clarifier ce point.

Canaux de fréquences ne veut pas dire canaux de réglages

La confusion est entretenue entre canaux de fréquences (qui sont les fréquences couvertes par l’amplification de l’appareil auditif) et canaux de réglages (qui sont les canaux sur lesquels l’audioprothésiste peut agir pour affiner l’amplification intrinsèque de l’appareil auditif). Il est important de noter que toutes les prothèses auditives, préconfigurées ou non, disposent d’un préréglage initial, qui correspond au fonctionnement intrinsèque de la prothèse auditive. Sur ce préréglage, réalisé par le fabricant, nul ne peut agir : ni l’audioprothésiste, ni le client.

Par la Loi, les prothèses auditives commercialisées par les audioprothésistes doivent bénéficier d’un réglage : elles disposent donc d’un certain nombre de canaux de réglages (3, 6, 9, 12, 15 dans le cas de pathologies atypiques) sur lesquels le professionnel peut affiner l’amplification intrinsèque de l’appareil auditif en fonction de l’audiogramme du patient. Plus le nombre de canaux de réglages est grand, plus le risque d’erreur (inconfort auditif) est grand. D’autre part, plus le nombre de canaux de réglage augmente, plus le prix de la prothèse auditive augmente alors que les composants électroniques embarqués (garant de la qualité du dispositif) sont les mêmes. C’est un sujet qui avait fait scandale en 2015 (UFC Que Choisir), lorsque certains professionnels du secteur avait admis que des prothèses auditives similaires (marques, composants) étaient « bridées » en termes de canaux de réglages, pour permettre une gamme de prix croissante en fonction du « nombre de canaux ».

Dans le cas des appareils auditifs préconfigurés, ces canaux de réglages sont inexistants, les appareils concernés étant prêt à l’emploi, c’est-à-dire entièrement préconfigurés en amont, sur une courbe typique de perte auditive presbyacousique. On parle alors simplement de canaux de fréquences.

Canaux de fréquences et qualité du son

Le nombre de canaux de fréquences d’un appareil auditif est il garant de la qualité du son pour l’utilisateur ? La réponse est non. Comme nous l’évoquions précédemment, la qualité intrinsèque d’une prothèse auditive repose sur la qualité de ces composants électroniques embarqués et notamment celle du micro (qui capte les sons), du processeur (qui les traite) et de l’amplificateur (qui les transmet). Citons, à ce sujet, l’enseigne d’audioprothèses Audiologys, parfaitement honnête : « En termes de qualité d’écoute, un patient qui porterait une aide auditive à 9 canaux un jour et une autre à 16 canaux le lendemain serait incapable de différencier les deux. Souvent, des audioprothésistes soutiennent qu’un appareil auditif à 16 canaux apporte une qualité d’écoute supérieure à celle apportée par un appareil à 9 canaux, nous ne sommes pas de cet avis. »

Alors, que choisir ?

Voilà la bonne question. Préconfigurée ou sur-mesure, pour compenser une presbyacousie, un nombre minimum de 9 canaux de fréquences est un bon choix. 12 voire 14 sont un choix premium, amplement suffisant. Concernant les fréquences, dans le choix d’un appareil préconfiguré, assurez-vous que celles-ci couvrent un spectre complet, de 200Hz jusqu’au 8000Hz. Bien sûr, verrouillez toujours votre choix en optant pour un appareil auditif disposant du label CE, qui garantit la qualité des composants embarqués.

La réduction du bruit ambiant

Dans le cas de la presbyacousie, les gens se plaignent moins d’une « perte auditive » que d’une « difficulté à comprendre les mots dans des environnements bruyants » : à juste titre, car cette perte auditive typique se caractérise par une baisse de l’acuité auditive sur les fréquences aigues (fréquences portant les consonnes sifflantes et fricatives, les voyelles, les voix des femmes et des enfants) tandis que les fréquences graves (rumeur ambiante par exemple) sont plus ou moins bien conservées. C’est donc principalement dans les environnements bruyants que ces personnes éprouvent des difficultés à suivre les conversations et c’est précisément pourquoi la réduction du bruit ambiant est une caractéristique technique fondamentale à prendre en compte dans le choix d’un appareil auditif, préconfiguré ou non. Dans le cas d’un appareil auditif de type contour d’oreille, il faudra veiller à ce que la réduction du bruit ambiant s’accompagne d’un système de réduction du bruit du vent (nous l’avons expliqué précédemment). Une réduction active du bruit ambiant de 9dB est un bon début. Au-delà, c’est un choix premium : 12dB à 13dB est un excellent choix, qui est le maximum possible en termes de techniques sans entrainer de distorsion des sons.

Le prix est-il garant de la qualité d’un appareil auditif ?

Non, comme chacun le sait, le prix est ce que l’on appelle, en marketing, une « variable psychologique ». Un prix est purement théorique : il définit ce qu’une majorité de consommateurs est prêt à payer pour le produit ou le service acheté.

Le prix psychologique est une notion évolutive. Il y a 10 ans, un appareil auditif vendu à 300€ à l’unité était jugé comme étant de la « camelote » car le marché monopolistique ne proposait alors que des appareils auditifs avec un zéro de plus. Aujourd’hui, avec la démocratisation de l’offre et l’arrivée d’une multitude de vendeurs chinois indépendants sur ce marché, proposant des appareils auditifs bilatéraux de 10€ à 100€, un appareil auditif vendu à 300€ à l’unité est considéré comme un bon appareil auditif. Il est en de même sur le secteur des billets d’avion avec l’avènement des compagnies low cost. Le prix psychologique se situe entre une limite inférieure (en-dessous de cette limite, les prospects ne jugent pas le produit comme étant crédible) et une limite supérieure (au-dessus de cette limite, les prospects estiment que le produit est trop cher et n’en fera pas l’acquisition).

Le marché de l’appareil auditif fonctionne comme tous les autres. Rappelons que, dans le monde, seulement 25% des presbyacousiques sont appareillés et que la première raison au rejet de l’appareillage auditif est… le prix ! Pourquoi ? Car l’offre traditionnelle, onéreuse, est similaire (appareil contour d’oreille, réglages, prix, suivi sur plusieurs années) pour des personnes en situation de handicap auditif (pour qui la prise en charge est excellente) et des personnes presbyacousiques. Les presbyacousiques rejettent alors l’appareillage auditif traditionnel, l’estimant trop onéreux pour une « simple gêne » : ces personnes sont les premières à subir les risques d’isolement progressif et de déclin cognitif liés au non appareillage.

Décomposition du prix de vente d’une audioprothèse.

Ce qu’il est important de retenir ici, ce sont les éléments qui, aujourd’hui, définissent le prix d’un appareillage auditif.

Composition du prix d’un appareil auditif sur-mesure (sur ordonnance)

Le prix d’un appareil auditif traditionnel comprend (après la consultation ORL) :

  • Le prix de l’appareil auditif lui-même,
  • Les prestations de réglages initiaux,
  • Le service de suivi sur 4 ans (40% du montant total de la facture selon l’UFC Que choisir, Septembre 2015).

Selon l’UFC Que Choisir, le prix comprendrait également :

  • Les coûts salariaux,
  • Les frais de fonctionnement,
  • La marge nette,
  • Le marketing.

Ce prix ne prend pas en compte l’assurance et les éventuelles réparations.

Composition du prix d’un appareil auditif préconfiguré (vente libre)

Le prix d’un appareil auditif préconfiguré comprend :

  • Le prix de l’appareil auditif lui-même.

Ce prix ne prend pas en compte l’assurance et les éventuelles réparations.

En conclusion : quel est le meilleur appareil auditif ?

En conclusion, nous souhaitons rappeler avec bon sens que ce n’est ni le prix, ni la coque externe qui font la qualité d’une prothèse auditive. Ni qu’elle soit préconfigurée ou adaptée, qu’il s’agisse d’un contour d’oreille ou d’un intra auriculaire mais bien les caractéristiques suivantes :

  • La qualité de ses composants électroniques embarqués et notamment le micro, le processeur et l’amplificateur (veillez à ce que la norme CE soit apposée) ;
  • La finesse de sa courbe d’amplification (préconfigurée notamment) ;
  • Le spectre global des fréquences couvertes (200Hz à 8000Hz) ;
  • Le nombre de canaux de fréquences (12 est idéal pour la presbyacousie) ;
  • L’amplification maximale de l’appareil auditif (spectre large, de 10dB à plus de 30dB) ;
  • La réduction active du bruit ambiant et celle du bruit du vent dans le cas d’un contour d’oreille ;
  • Le système anti-Larsen dans le cas d’un intra-canal ;
  • Le délai d’attente dans la restitution des sons (idéalement inférieur à 0,3%). Dans le cas d’un appareil auditif intra-auriculaire, ce délai est naturellement quasi-nul du fait de la proximité tympanique ;
  • La distorsion des sons (idéalement inférieur à 0,3%).

Vous l’aurez sans doute compris : le meilleur appareil auditif est celui que vous aurez plaisir à utiliser chaque jour, qui vous apportera un vrai confort d’écoute et qui correspondra à vos critères esthétiques comme à vos besoins auditifs. Essayez-les : chez les audioprothésistes, vous bénéficiez de 30 jours d’essai gratuit (vérifiez bien que cette offre ne soit pas soumise à un quelconque engagement d’achat) et, dans le cas des prothèses auditives préconfigurées, la plupart sont soumises à l’offre Satisfait ou Remboursé sous 20 à 30 jours.

Pour aller plus loin :

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